Parmi les objets du désir qui font fureur, les boules de geisha ont toujours autant la cote. Inventées il y a des millénaires, elles ont traversé le temps et sont toujours plébiscitées par les femmes. Si leur utilisation se pare aujourd’hui de la caution santé qui en est aussi un des atouts, il n’en demeure pas moins qu’elles sont également recherchées pour leur fonction de sex toy.
Les boules de geisha, késako ?
En lui-même, le nom est mystérieux, mais définitivement évocateur de plaisirs secrets. Les boules de geisha tiennent leur nom des courtisanes japonaises qui en ont fait un accessoire associé à leur métier. Il s’agit de petites sphères généralement reliées par un cordon et que l’on glisse à l’intérieur du vagin afin de procurer du plaisir. Très répandues dans le monde entier, elles portent aussi le nom de boules chinoises, par référence à leur origine première.
On les appelle aussi boules vaginales ou de Kegel, termes plus fréquents dans le milieu de la gynécologie ou de la kinésithérapie. Enfin, comme leur succès est tout aussi important dans les pays anglo-saxons, il arrive également que les boules de geisha soient qualifiées de Ben Wa balls, love balls ou encore Qi gong balls. Quelle que soit leur appellation, elles rencontrent un public friand de bien-être sous toutes ses formes et se déclinent sous des aspects dont le design et l’esthétique jouent un rôle à part entière.
À quoi ça ressemble ?
Si les boules de geisha répondent à plusieurs noms, leurs modèles sont encore plus variés. Le principe de base est simple puisqu’il s’agit de deux sphères reliées entre elles par un cordon ou une petite lanière en silicone. Dans les faits, il existe une multitude de formes et de matières, de couleurs et de modèles plus ou moins élaborés, voire ultra technologiques. On peut ainsi rencontrer des boules de geisha en métal, mais aussi en silicone, les secondes se rapprochant plus d’une sensation naturelle proche de celle de la peau.
Si la forme traditionnellement utilisée est celle de deux boules réunies par une cordelette, il est aussi possible de trouver une version plus contemporaine qui ressemble à un chapelet de deux sphères montées en collier. C’est en fait un principe assez proche de celui qui est utilisé pour la conception des chapelets thaï. Ces jouets sexuels sont employés aussi bien par les hommes que par les femmes. Les sphères sont ici plus petites que celles des boules de geisha, car elles font de 1 à 3 cm, et elles sont plus nombreuses puisque leur nombre varie de 3 à 6 dans la majeure partie des cas.
Comme ces objets intimes sont devenus un must des jeux érotiques, les boules de geisha ont adopté les coloris les plus tendances. Du rose fuchsia au bleu turquoise en passant par toute une gamme de tons fluo ou au contraire très discrets, en noir, en argent, en doré ou rose tendre, vous en trouverez pour tous les goûts et dans tous les styles. Présentées dans de petits coffrets, elles sortent de leur écrin une fois l’ambiance posée pour une invitation suggestive. Les plus technologiques des boules chinoises peuvent aussi être vibrantes et on les contrôle simplement avec une télécommande.
D’autres sont rechargeables par câble USB, ce qui les rend vraiment encore plus faciles à utiliser. Quel que soit le modèle des boules de geisha, leur secret est à l’intérieur. Elles contiennent en effet des billes en acier qui bougent et se déplacent à chaque mouvement du corps. En venant frapper l’intérieur des boules, ces dernières produisent des vibrations qui se répercutent de façon aléatoire sur la paroi du vagin et procurent par ce biais la sensation tant recherchée par celles qui les portent. Les plus audacieuses pourront les porter dans la rue, craignant que le léger cliquetis des billes ne dévoile leur secret.
L’origine des boules de geisha
Les boules de geisha tirent leur nom de l’époque où elles devinrent un instrument de stimulation très apprécié des Japonaises qui se consacraient au plaisir masculin. Cependant, leur origine est encore plus ancienne et remonte aux toutes premières dynasties chinoises. Leur invention date de la période impériale et a traversé le temps durant plusieurs millénaires avant de parvenir jusqu’à nous.
Au cœur du gynécée qui comptait parfois plus de mille concubines, les femmes se tenaient prêtes à être choisies par l’empereur afin de partager sa nuit. De cela dépendait leur statut et une véritable lutte était menée pour s’attirer ses grâces. Les boules chinoises étaient également liées à la pratique religieuse et philosophique du tantrisme et du tao. Pour les taoïstes, tout est une question d’énergie vitale et de la nécessité de l’entretenir, voire de la régénérer. Elles sont, aujourd’hui encore, utilisées pour développer les muscles du périnée.
Ce n’est pas un hasard si elles tirent leur origine de l’Extrême Orient, la vision de la sexualité étant très différente dans la Chine ancienne et en Occident. Là où l’on pense le désir en termes de libido et que, depuis Freud, on lui attribue, la source de tous les maux et de toutes les pathologies, la démarche asiatique perçoit de façon très positive le désir. Le ling est une source de vie essentielle et les taoïstes la considèrent comme l’énergie la plus noble qui soit. Entretenir ce bien est au cœur de la médecine chinoise. Le tantrisme et sa vision de l’alchimie interne lui accordent aussi une place centrale puisque cette énergie est le moteur le plus précieux.
En arrivant au Japon, les boules de geisha ont conservé cette double fonction d’outil de musculation et de plaisir. Les courtisanes japonaises en ont développé l’utilisation, le but étant de maîtriser au mieux les muscles afin de procurer, d’amplifier leur jouissance et celle de leur partenaire. Elles n’inséraient qu’une seule des deux boules reliées par une cordelette, le but étant aussi d’effectuer des exercices de traction très élaborés.
Comment les utiliser ?
Avant toute utilisation, il est nécessaire de nettoyer vos boules de geisha avec de l’eau savonneuse, car elles sont bien évidemment en contact direct avec la muqueuse. Il est ensuite recommandé de commencer vos exercices en vous relaxant afin d’être détendue. Vous pouvez également les utiliser avec un lubrifiant pour en faciliter l’introduction dans votre vagin. En principe, une position couchée sur le dos est plus propice, avec les genoux fléchis. Il est conseillé d’utiliser d’abord des boules de 2 cm avant, éventuellement, de passer aux formats plus importants. Dans un premier temps, vous devrez vous familiariser avec leur présence tout en restant allongée.
Ensuite, vous pourrez commencer à contracter et décontracter la paroi de votre vagin autour de ces boules en étant consciente de leur mouvement. Le but est de les conserver alors qu’elles ont naturellement tendance à glisser et sortir. Mais cela fait aussi partie de leurs bienfaits et vous apprécierez sans nul doute cette petite lutte que vous pourrez renouveler au quotidien. Au bout de plusieurs séances, vous pourrez poursuivre l’expérience en opérant les mêmes contractions en étant assise. Et enfin, vous pourrez si vous le souhaitez les porter en marchant, ce qui est encore plus intéressant au niveau des sensations que vous éprouverez.
Quels sont leurs avantages et leurs bénéfices ?
Les boules de geisha sont de plus en plus couramment recommandées aux femmes qui souhaitent muscler leur périnée, comme c’est le cas à la suite d’un accouchement. Elles portent aussi le nom de boules de Kegel, car elles viennent en accompagnement des techniques de contractions et de décontraction des muscles du plancher pelvien conseillées lors d’une rééducation. On doit les premiers exercices de ce type à un médecin, le docteur Arnold Kegel, qui en a établi le programme dans les années 40. Il s’agit en fait de toutes les techniques pratiquées depuis pour aider les femmes à raffermir leur périnée, l’intérêt étant de pouvoir vous exercer chez vous en toute tranquillité, et lorsque vous le désirez.
En tout cas, les boules de geisha sont également utilisées pour prévenir l’incontinence urinaire, ce qui est un autre de leurs bénéfices. En général, ces exercices se pratiquent avec des modèles en acier qui peuvent être plus lourds et favorisent l’entraînement des muscles pour qu’ils puissent se renforcer et conserver leur élasticité.
Au-delà de l’aspect physiologique, les muscles du périnée sont aussi essentiels, car ils jouent un rôle essentiel dans le plaisir sexuel, aussi bien pour les femmes que pour leur partenaire masculin. Le rééduquer est donc une manière facile d’allier l’utile à l’agréable, car les femmes maîtrisent et sont ainsi conscientes de l’ensemble des différentes parties sensibles de leur vagin. En stimulant les tissus de la paroi vaginale, il est possible de parvenir à des orgasmes particulièrement forts.
Les utilisatrices recherchent aussi cet aspect récréatif qui fait des boules de geisha l’un des sex toys les plus simples à utiliser et en toute circonstance. Que ce soit en solo ou en duo, dans l’intimité de votre chambre ou lors d’un repas, tout est permis. Les adeptes apprécient les modèles avec ou sans billes à l’intérieur, le deuxième type de boules de geisha pouvant occasionner des sensations subtiles voire un plaisir immédiat. Quant aux modèles disposant d’une télécommande, ils peuvent engendrer des jeux érotiques à deux, le partenaire actionnant les vibrations selon ses envies.
La différence ente boules de geisha et œuf de yoni ?
Tout comme les boules de geisha, l’œuf de yoni est utilisé pour renforcer les muscles du plancher pelvien en effectuant des exercices de contraction autour de lui. Cette musculation a pour fonction d’augmenter l’intensité des orgasmes, mais sa visée finale est différente de celle des boules de geisha. En général, les femmes qui le pratiquent y mettent une dimension spirituelle inscrite dans la vision taoïste de la sexualité.
Aussi bien connu par les femmes africaines qu’amérindiennes, il est souvent constitué de pierres semi-précieuses dont les propriétés sont reconnues par les férus de médecins douces mettant en œuvre des minéraux. On peut ainsi en trouver en jade, ce qui leur vaut leur autre nom d’œufs de jade. Selon les principes de la médecine chinoise qui en fait une utilisation similaire, cette pierre joue en effet un rôle essentiel dans la force rénale. Il est aussi possible de se servir d’œufs de yoni en obsidienne noire ou en quartz rose.
Pour ce qui est des exercices pratiqués, le principe est similaire, le but étant de prendre conscience des réactions musculaires occasionnées lorsque l’on serre puis que l’on se décontracte. Les termes du Tao sont plus ici ceux de serrage et d’une libération, l’idée d’expansion faisant partie de cette démarche spirituelle. Il existe plusieurs tailles d’œufs et l’on commence en général par celui de taille moyenne pour réussir progressivement à utiliser et conserver le plus petit. Le but est en effet inverse à celui que l’on attend d’un dilatateur. Ceux de petite taille nécessitent une réelle dextérité.
Au-delà des arguments liés à la santé, tant physique que spirituelle – si l’on en croit les adeptes du Tao ou les fans de l’actrice américaine Gwyneth Paltrow dont les conseils sont suivis par des millions de femmes -, on peut au moins avancer une affirmation : les boules de geisha jouent un rôle majeur dans l’exploration et l’épanouissement du plaisir féminin. Si certains médecins mettent en doute les réels bienfaits de ces petits objets intimes, reste que leur utilisation est sans conteste un moyen de se faire du bien.